Bonjour,
J'ai une maison en Bourgogne sur un un ancien pâturage de 2000m² . Le terrain est en pente et est bordé de prés sauvages et d'un petit bois. La couverture végétale est constituée à 90% de "mauvaises" herbes. Tout le catalogue y est représenté : pissenlit (40% du terrain!), boutons d'or (30% du terrain), chiendent, chou gras, oseille sauvage, chardons, cirse des champs, ortie, liseron... et par endroit même des ronces complètent le tableau.
Non coupée, cette végétation sauvage pousse jusqu'à une hauteur de 1,5m. Sans entretien elle fournit d'excellentes cachettes aux rongeurs, et même aux serpents. Je ne connais rien en jardinage. Et je dois dire que la tonte régulière d'un gazon traditionnel - très répandue dans nos régions, - ne m'attire pas du tout. Je n'ai ni plus l'âge ni l’énergie nécessaires pour pouvoir m'en occuper régulièrement. Alors voilà: comment pourrai-je faire transformer ce pré à l'abandon en une verdure contrôlée? Pour qu’au final il ne nécessite que relativement peu d'entretien par la suite? Je veux éviter à tout prix de devenir esclave d'une tonte régulière, obligatoire. Surtout que la pente est assez raide par endroit.
J'ai lu des articles sur l'engazonnement avec des semis suisse et/ou canadien. Il s'agirait d'une herbe dense et un peu dure au toucher, mais qui ne pousse pas plus haut que 15- 20 cm et en même temps supporte bien le froid (parfois jusqu’à -20 °C en hiver). Il pourrait s'agir des plantes suivantes: le céraiste, le lamier maculé nain, la consoude et le cornouiller du Canada. Alors où peut-on se procurer ces semences? Et surtout : comment et quand procéder?
Ces "mauvaises herbes" possèdent des racines souvent très développées à l’horizontale (pissenlit, boutons d'or). Comment faire pour renouveler radicalement la couverture végétale, mais sans le risque de voir le retour des pissenlits, boutons d'or et Cie au premier printemps? Enfin, si mes questions paraissent naïves pour certains, je les assume.
Une réponse
Voici quelques éléments de réponse à votre question. Je serai ensuite ravi d'échanger avec vous sur cette problématique afin de vous apporter des précisions.
La conversion d'un paturâge en jardin cultivé se fait par le biais de différentes étapes. Ces opérations sont à effectuer à l'automne.
a) un broyage / fauchage des végétaux déjà présents avec une débroussailleuse voire un gyrobroyeur si on peut vous en prêter un (outil derrière un tracteur utile pour débroussailler une jachère par un agriculteur ou un forestier). L'utilisation du gyrobroyeur est nécessaire si vous avez beaucoup de ligneux présents.
Le labourage du sol est déconseillé car cela va stimuler la croissance des plantes non désirées du fait du fractionnement de leurs systèmes racinaires. Cela va de plus perturber le sol.
b) la mise en place d'un mulching visant à limiter un retour rapide des plantes adventices (pissenlit, ronce ...)
Deux possibilités s'offrent à vous :
- un mulching mort : c'est à dire que l'on ajoute un peu de compost, de la paille et des feuilles d'arbres sur une épaisseur minimale. Idéalement, une épaisseur de 5 cm est nécessaire. L'idée est de diminuer les apports de lumière sur les graines des plantes non désirées.
On peut ensuite semer les plantes souhaitées sur le mulching. Néanmoins sur 2000 m², cela demande des grandes quantités (environ 100 m3). Vous ne pourrez donc peut être pas le mettre sur la totalité du terrain.
- un mulching vivant : on va semer des plantes qui vont permettre d'"étouffer" les plantes indésirables et ameublir le sol. Je vous conseille de semer un mélange d'avoine fourragère, de trèfle, de vesce et moutarde (mélange Chlorofiltre Jouffray - 25 kg / ha). Cela servira de couvert végétal de transition avant d'installer d'autres espèces de plantes par la suite. Pour info, l'avoine sert de plante étouffante et la moutarde sert à ameublir le sol. L'idéal est un premier semis à l 'automne suivi d'un 2ème au printemps.