Je cherche des exemples de jardins suspendus pour soumettre à la commune. Je veux proposer d'utiliser le toit d'un parking à construire pour faire un espace vert, le profil du terrain s'y prêtant (légèrement en pente). Quel type de plantation que l'on peut envisager de planter? Merci de votre aide.
Une réponse
Le système des toitures végétales actuelles s'inspire des toitures traditionnelles utilisées dans les pays scandinaves et chez les indiens d’Amérique. Il consiste soit à poser des végétaux sur un substrat d'une épaisseur de 10 à 15 cm à un édifice déjà existant, soit à intégrer directement le système lors de la construction. Ce système est reconnu pour cumuler les avantages en termes d'isolation thermique et phonique.
Il régule, par son pouvoir tampon et sa propre consommation, les eaux de pluie. La consommation d'eau par la transpiration du végétal (évapotranspiration ou ETP) est de l'ordre de 4 litres/m²/jour en été (ce chiffre varie selon l'espèce, la température, l'humidité de l'air et le vent notamment).
L'impact sur la pollution pourrait être très appréciable (photosynthèse) si ce système était plus répandu en milieu urbain.
Le système d'installation d'un toit végétal est identique à celui d'une terrasse et induit nécessairement l'installation d'une étanchéité. La question du poids est également à prendre en compte notamment avec l'évolution de ce système. En effet, avec la tentation d'y installer une végétation à plus grand développement, le système tend à nécessiter une épaisseur de terre plus importante. Le sol est généralement composé d'un substrat à base de tourbe qui est un matériau léger mais avec une très grande capacité de rétention d'eau. L’augmentation du poids au m² est donc due à ces deux éléments : augmentation de l'épaisseur du sol et de sa capacité à retenir l'eau. La rétention du sol associée au feutrage des végétaux peut aller jusqu'à 20 litres d'eau m² pour une épaisseur de sol de 10 cm. Pour alléger on incorpore dans le substrat des matériaux de type bille de polystyrène expansé ou bille d'argile expansé identique aux aménagements classiques des terrasses.
Avec cette évolution, on observe maintenant un classement en trois catégories des toits végétaux. Le classement est réalisé en fonction du type de végétaux souhaités.
La culture extensive : c'est le toit végétal d'origine avec un sol ne dépassant pas les 15 cm d'épaisseur. La particularité du système repose essentiellement sur le choix des végétaux. Les végétaux utilisés doivent être rustiques, résistants au vent, aux courants d'air, à un fort ensoleillement, à la réverbération, à des écarts de température importants et ne nécessite pas ou peu d'entretien.
La culture semi-extensive : ici nous nous éloignons du toit végétal classique. Les plantes utilisées sont des annuelles, des bisannuelles et des vivaces. Le développement de ces végétaux est plus important, ce sont ceux généralement utilisés pour les parterres de jardin. Ce type de culture nécessite arrosage et entretien.
La culture intensive : nous ne sommes plus dans le toit végétal mais dans le jardin suspendu avec une palette végétale très vaste allant des arbres aux plantes herbacées. La catégorie de plantes utilisées nécessite entretien et arrosage.
Quelle que soit la culture retenue, le système est difficilement pérenne sans intervention humaine. La création d'un milieu naturel dans un milieu artificiel demande obligatoirement une gestion. Prenons pour exemple la culture extensive sans entretien : les plantes installées subiront une première concurrence entre elles. Cette concurrence entrainera la disparition des plantes les moins adaptées. Ensuite, les plantes restantes subiront la concurrence des végétaux spontanés ou subspontanés extérieurs. On assistera alors à la création d'une friche naturelle tendant obligatoirement à la forêt avec une apparition de végétaux ligneux. Il faut également être prudent sur les conséquences dangereuses pour les structures maçonnées d'une colonisation par certaines plantes subspontanées particulièrement invasives, aux systèmes racinaires puissants et destructeurs (ex : Faux vernis du Japon, Ailanthus altissima).
La diversité des conditions rend caduque toutes listes de végétaux. Le projet d'aménagement devra obligatoirement analyser (en dehors des problématiques de structure et d'étanchéité) le microclimat du toit (écarts des températures, courant d'air et réverbération principalement) une étude du milieu notamment par une analyse des risques de contamination par la flore spontanée et subspontanée locale.