Dans le livre "un autre jardin" l'auteur Jean Pain propose une technique de compost. Il laisse macérer deux jours dans l'eau ses déchets dans une cuve de 200L avant de les mettre sur son tas. Il observe qu'ainsi son compost se transforme en 1 mois environ contre les 6 habituellement entendus. Cette technique a l'air de permettre de limiter l'encombrement lié au compost et pourrait même permettre la production de chaleur ou d'énergie. Que pensez vous de cette technique. Peut-on la réaliser facilement, sans odeur, avec tous les déchets ?
Une réponse
Souvent, en compostage amateur, les matériaux utilisés sont insuffisamment humidifiés avant d'être mis en tas (dans un composteur ou non); c'est en particulier le cas d'herbe ayant atteint un stade de développement avancé, de gazon tondu en été, de restes de cultures légumières à cycle long, plus ou moins lignifiées (tomate, aubergine, poivron, fève, haricot,...), entre autres. Bien humidifier ces matériaux avant de les composter est donc judicieux. Par ailleurs, un trempage prolongé de quelques jours, à température suffisamment élevée, permettra le développement rapide de bactéries qui commenceront à dégrader la matière organique la plus accessible. Cette opération n'est cependant pas facile à réaliser d'un point de vue pratique. Il me parait plus simple de bien humidifier ces déchets organiques par aspersion (à l'arrosoir ou au tuyau) en prenant soin de le faire par couches successives (de quelques dizaines de cm). Cela permet en plus de mélanger des matériaux de nature, de composition et de granulométrie différentes (herbe, résidus de culture, restes de repas, feuilles,...) de façon propre et sans manipulation désagréable. Pour accélérer le compostage, il est important d'aérer régulièrement la matière en fermentation par des retournements, tout en apportant de l'eau à chaque fois si nécessaire; l'activité microbienne consomme de l'eau et échauffe le tas, ce qui entraine une forte évaporation. La vitesse de dégradation de la matière organique est donc surtout liée au maintien d'une humidité régulière et d'une bonne oxygénation de l'ensemble du tas de compost.