Butte et plantes pour freiner un écoulement d'inondation
Bonjour,
je vis en zone inondable dans le Val de Loire. Suite aux inondations de début juin 2016, mon jardin a été littéralement englouti. Mais il s'agit d'un parc paysager, il a des "obstacles naturels" comme des prairies fleuries, des massifs, des haies et des grands arbres. Quand je compare la hauteur d'eau et la puissance d'écoulement chez moi, à celles des champs alentour (sans culture, et terre labourée), les dégâts chez moi sont moindres. Est-ce que ces "obstacles naturels" ont un rôle dans l'impact d'une inondation ?
De plus, j'ai une zone de fort écoulement près du chemin communal. Une butte avait été entamée par l'ancien propriétaire, et il l'avait prolongé avec une bambouseraie (grands bambous traçants). Durant l'inondation, l'eau fut clairement ralentie par ces deux éléments, et reprenait de plus belle plus loin dans mon terrain. Devrais-je accroître la présence de bambous, de plantes appréciant les zones humides (les cyprès chauves et leurs pneumatophores par exemple, des palétuviers rustiques cela existe-il d'ailleurs ?...), et/ou continuer la butte ? On m'a parlé également du concept de baissière en permaculture, quel est votre avis là dessus ? Merci pour votre aide !
Une réponse
Bonjour,
oui, je pense pourvoir affirmer que ces « obstacles naturels » que sont végétations, bosquets, etc, ralentissent non seulement la montée de l’eau, mais s'ils étaient plus généralisés en amont, ils ralentiraient également l’écoulement des eaux, donc les inondations. C’est aussi le rôle naturel des « prairies » inondables, ainsi que des haies et fossés patiemment édifiés par nos ancêtres et rasés sans scrupules ni réflexion.
Le bambou est un génial fixateur des terres, mais il ne s'intègre pas toujours très bien dans le paysage. Le roseau commun (Phragmites australis) remplit le même rôle dans nos régions mais il est caduc. Il existe une très belle variante à feuillage panaché de jaune, très belle toute la saison.
Effectivement des arbres comme les Taxodium peuvent convenir, mais aussi les Metasequoia si vous avez de la place. Par ailleurs, les saules (dont il existe des dizaines d’espèces et de variétés), le muguetier (Prunus padus) et beaucoup d’autres arbustes (Viburnum oculus, Physocarpus, spirées, Cornus), sont aussi capables de vivre en zone inondable et de retenir les sols de par leur fort enracinement. Cela pourrait remplacer les palétuviers dont il n’existe pas d’espèces rustiques. Il faut également aller voir dans un marécage ou sur des bergeries les saules marsault qui "avancent" sur l’eau comme les palétuviers !
Balcons et terrasses (choix des plantes, entretien, etc.)Techniques horticoles