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Le phytolaque en forêt de Fontainebleau

Nous habitons Chailly en Bière, tout près de la forêt de Fontainebleau et avons entrepris depuis quelques mois de tenter, par arrachage, de limiter l'invasion par le phytolaque (et du cerisier tardif).

Etes-vous au courant de l'invasion de ce lieu par cette plante? Quels conseils pouvez-vous nous apporter pour que l'éradication puisse être développée et surtout comment accélerer la décison de ne plus commercialiser ce type de plante? Nous avons vu dans un magasin le phytolaque encore proposé en promotion à 6,30€ il y a peine quinze jours...


Une réponse


Je réponds à cette question en mon nom personnel, et non pour la SNHF qui a peut-être une appréciation différente de la mienne sur la question.


Le phytolaque fait partie des plantes dites invasives, qui dans certains milieux posent de gros problèmes de compétition avec la flore sauvage autochtone, ayant une nette tendance à l'envahissement. C'est notamment le cas dans le massif de Fontainebleau. Etant donné la valeur patrimoniale (biologique comme paysagère) de cette forêt, une lutte pour la limitation (l'éradication me semble utopique) du phytolaque me semble justifiée. Mais elle demande beaucoup de temps et d'effort et doit se perpétuer année après année pour être efficace.


En effet, le phytolaque, américain d'origine et planté chez nous pour ses baies servant à colorer le vin, peut être considéré comme faisant partie désormais de notre flore. Bien adapté à nos sols et à notre climat, avec des baies très attractives pour les oiseaux qui disséminent ses graines partout dans leurs fientes, son maintien dans la nature est indépendant de sa présence ou non dans les jardineries.


Je l'observe aussi bien dans les clairières des bois que dans les terrains vagues, dans les friches agricoles que dans les parterres urbains peu entretenus. Il est donc utopique de penser l'éradiquer en interdisant sa commercialisation et en l'arrachant ponctuellement. Il y aura toujours suffisamment de plants dans la nature pour alimenter la dissémination par les oiseaux, donc provoquer son retour, à plus ou moins brève échéance, dans les terrains qui lui conviennent et d'où il aurait pu être éradiqué par arrachage.


Bases scientifiquesEcologie, habitats et biodiversité