Comment lutter contre le mildiou sur les plants de tomates? La maladie s'installe dès le mois de juillet et la protection contre la pluie n'a pas d'effet.
Nom de la plante :</strong
tomate
Terre de la plante :</strong
En pleine terre
Situation de la plante :</strong
Au jardin
Exposition :</strong
Ensoleillée
Situation géographique :</strong
plaine
Type de sol :</strong
terre argilo-calcaire
Symptômes :</strong
feuilles et fruits jaunissant
Actions :</strong
Ni engrais ni traitement. Apport de compost
Traitements :</strong
Oui, au pied, sans aspertion du feuillage
Une réponse
Mildiou de la tomate
On distingue 2 mildious de la tomate :
Phytophthora infestans sur feuille tige et fruits, de la fin du printemps jusqu’à l’automne et qui sévit aussi sur la pomme de terre
Phytophthora parasitica sur fruits, plutôt à l’automne
Les conditions chaudes et humides sont très favorables à P. infestans, en particulier les pluies orageuses estivales de plus de 20 à 25 mm suivies d’un temps couvert et humide. Dans de telles conditions le développement est rapide et, si le champignon bague la tige principale, toute la partie supérieure de la plante est détruite. La contamination se fait par la pluie à partir du sol où le champignon subsiste sur les débris végétaux. De ce fait au titre de la prophylaxie, il est recommandé de supprimer les feuilles de la base dès que la plante porte des fruits proches de la maturité. De même l’élimination des parties de plante atteintes ou des plantes entières détruites doit être faite rapidement, avec destruction par le feu (ne surtout pas mettre au compost !). Ceci est valable aussi en fin de culture.
Variétés résistantes
Il existe plusieurs gènes de résistance.
En France, seul le gène Ph-2 est disponible dans des variétés commercialisées, mais son efficacité reste relative. En effet, la résistance n'est que partielle c'est à dire qu'elle ne fonctionne que vis à vis de certaines souches de Phytophthora infestans. En pratique son intérêt sur le terrain est très limité.
La sélection est active sur ce problème et s'oriente vers l'introduction de résistances polygéniques présumées plus durables qui ont été identifiées dans les espèces sauvages apparentées à la tomate.
Ci-dessous une liste de variétés résistantes (gène Ph-2) et le nom de la société qui les commercialise (données fournies par le GEVES).
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Une bonne protection de la culture nécessite donc l’emploi de fongicides.
Les produits utilisables par les jardiniers amateurs (mention jardin):
1. Les purins de plantes et décoctions diverses : aucune efficacité prouvée.
2. Les produits cupriques : de nombreuses spécialités à base de sulfate de cuivre (bouillie bordelaise à 20% de cuivre métal) ou d’oxychlorure de cuivre (à 50% de cuivre métal) sont autorisées (acceptées également dans la cadre du cahier des charges AB).
Efficacité préventive uniquement et à condition de bien atteindre toutes les parties de la plante, d’assurer la protection au fur et à mesure de la croissance et de renouveler l’application après toute pluie de plus de 25mm. En pratique ceci revient à pulvériser tous les 8 à 10 jours environ et à renouveler après chaque grosse pluie.
Ces produits en cas de période pluvieuse longue et abondante peuvent s’avérer insuffisant.
Pour des raisons de protection de l’environnement, la quantité de cuivre apportée au total sur la parcelle en une année ne doit pas dépasser 40g/are de cuivre métal : ceci exclut de pouvoir assurer une protection complète avec des produits cupriques pendant une culture de tomate de plein air.
3. Les fongicides de contact : quelques spécialités à base de mancozèbe sont autorisées en gamme « jardin » (non acceptées par le cahier des charges AB). Action par contact et efficacité préventive uniquement ayant une meilleure rémanence que le cuivre en cas de pluie, mais insuffisant en cas de période très pluvieuse. Ces produits peuvent être appliqués en alternance avec les produits cupriques.
4. Les fongicides systémiques : quelques spécialités à base demetirame, de cymoxanil (associé au mancozèbe) ou d’azoxystrobine sont autorisées en gamme « jardin » (non acceptées par le cahier des charges AB). Ces produits pénètrent dans la plante et circulent dans la sève (sans toutefois franchir la barrière du fruit). Ceci les rend assez efficaces sur une longue période même s’il pleut abondamment (le produit n’est pas lessivé par la pluie): 2 semaines environ. Il est recommandé de les utiliser en préventif et non après une attaque avérée du mildiou, selon une fréquence 2 semaines.
EN PRATIQUE
Les recommandations habituelles restent bien entendu indispensables :
prophylaxie de la culture (voir plus haut) et de son environnement,
respect des doses de produits telles que figurant sur les emballages
respect des délais d’application des produits avant la récolte tels que figurant sur les emballages (attention ! ils sont parfois plus longs que le temps habituel entre 2 récoltes…)
Le choix des produits sera raisonné en fonction du risque d’apparition du mildiou qui reste le danger principal pour les cultures de tomate dans un jardin d’amateur :
En période de faible risque (peu ou pas de pluie) utiliser des produits cupriques alternés éventuellement avec une spécialité à base de mancozèbe, avec un rythme de 8 à 10 jours.
Si le risque est très faible (période très sèche et non orageuse), le délai peut être porté à 15 ou 20 jours.
En revanche quand l’orage menace, traiter avant la pluie et renouveler ensuite si les pluies doivent durer. Au besoin utiliser une spécialité systémique, qui sera aussi très efficace quand les pluies d’automne s’annoncent.